TREK EN NORVEGE DU NORD EN PLEIN HIVER

Par Cédric Vernay

Dans ce qui pourrait être la plus extrême tournée des bars au monde, Kjell-Harald Myrseth et un ami se sont lancés dans une traversée de 500 km à skis, avec des traîneaux et des chiens, en direction d’Alta, en Norvège, à l’intérieur du cercle polaire arctique. En plein hiver, ils ont affronté 21 heures d’obscurité par jour et un froid glacial tout au long de ce périple d’un mois.

Si la plupart des gens éviteraient une telle aventure, Kjell, lui, recherche ces expériences extrêmes. Originaire de la région, il a déjà effectué dix expéditions similaires et venait tout juste de terminer des études en tourisme d’aventure arctique.

Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Son ami a abandonner à mi-parcours à cause de gelures aux orteils. Puis, à seulement un ou deux jours de l’arrivée, une tempête d’une violence extrême s’est abattue sur Kjell.

Incapable de tenir debout et sachant qu’une tente ne résisterait pas, il a rampé pour construire une grotte de neige afin de se protéger. Mais les vents soufflaient jusqu’à 140 km/h, et l’abri s’est effondré au bout d’une heure. Dans la tempête de neige il ne voyait même plus ses mains, Kjell en a construit une deuxième… qui s’est également effondrée peu après.

Il n’avait jamais vu de grottes de neige céder ainsi. Comprenant que ses chances de survie diminuaient rapidement, il a appuyé sur le bouton SOS de son SPOT, pour la toute première fois depuis qu’il l’utilisait lors de ses nombreuses aventures.

Au cours des deux jours suivants, Kjell a construit trois autres abris de fortune, jusqu’à ce qu’il ne reste plus assez de neige à proximité – le vent l’ayant complètement balayée.

Il ne restait plus qu’à attendre et espérer.

Allongé dans son sac de couchage, à côté de son traîneau et de ses chiens du Groenland épuisés, il était mouillé et gelé, la neige ayant pénétré entre les couches de ses vêtements et fondu pendant l’effort. La température ressentie avoisinait les –80°C avec le vent.
Il savait que les chances d’être secouru étaient très minces, mais il s’est forcé à rester éveillé et à bouger régulièrement pour éviter l’hypothermie. Privé de sommeil depuis plus de 60 heures, il ne pouvait ni manger ni boire.

« Je crois au pouvoir de la pensée positive », raconte Kjell.
« Allongé là, je pensais à de futurs voyages et j’ai eu l’idée de créer Trapper’s Farm, une entreprise proposant des excursions en traîneau à chiens, chasse et pêche. Je pensais aussi… aux contes de fées », ajoute-t-il.

Pendant ce temps, les équipes de secours, alertées par le signal SOS de SPOT, faisaient tout leur possible pour le rejoindre. Les hélicoptères étaient cloués au sol, les motoneiges se renversaient dans le vent. À bord d’un véhicule militaire, l’équipe a pu s’approcher à mi-parcours, mais a s’arrêter face à un lac gelé au sol incertain.

Après plusieurs tentatives en motoneige, guidés par les coordonnées GPS envoyées par SPOT, les secouristes ont enfin pu atteindre l’endroit Kjell avait déclenché l’alerte. Ils étaient à moins de cinq mètres de lui, mais la visibilité était si mauvaise qu’il leur a fallu encore une demi-heure pour le trouver.

« Grâce à SPOT et à la persévérance de l’équipe de secours, je suis vivant », a déclaré Kjell.
« J’ai été transporté à l’hôpital et je me suis complètement rétabli. SPOT est un appareil essentiel lorsqu’on s’aventure en milieu sauvage. »
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